Musicienne depuis ma plus tendre enfance, j’ai choisi de prendre les outils très naturellement, par volonté de trouver ainsi une autre façon de partager la musique.
Lorsque je choisis d'associer la pratique du violon à la pratique du canif, j'ai vingt ans. Trois années durant, je suis l'apprentissage exigeant de la fabrication des instruments du quatuor à cordes moderne à l’Ecole Nationale de Lutherie de Mirecourt. Je quitte ensuite la ville, mon diplôme en poche, avec la ferme intention de me spécialiser dans les instruments de l’époque baroque.
Après un réel tremplin professionnel formateur et chaleureux à Québec dans l’atelier de Guillaume Schönau et Joël Tardif où je découvre le milieu luthier outre-Atlantique en m'initiant à la restauration d'instruments anciens, je reviens en France la tête pleine de projets.
Je travaille une année dans l’atelier Coquoz, rue de Rome à Paris, où j’ai la chance d’observer et de travailler sur de magnifiques instruments anciens, avec des montages historiques ou bien modernes. J’y apprends beaucoup de la part de Guy et Francesco Coquoz et aussi de Roland Houël, luthiers passionnés, qui me sensibilisent au respect de l’authenticité des instruments anciens ainsi qu’à l’exigence, la précision du geste et à la patience nécessaires dans les domaines de la restauration, de l’entretien, du montage et du réglage des instruments du quatuor et des violes qui rendent visite à nos établis.
Forte de cette expérience, je décide de tracer un bout de mon propre chemin. C’est grâce à la générosité et aux conseils de Judith Kraft, luthière de violes de gambe à Paris et de Philippe Moneret, luthier de guitares à Mirecourt, que je construis ma première viole de gambe : un modèle très personnel inspiré d’une viole du début du XVIIIème siècle, une basse à sept cordes de Peter Rombouts à Amsterdam.
Tout en apprenant à jouer de cet instrument, je décide de compléter mes compétences en suivant la formation professionnelle de sculpteur-ornemaniste de Neufchâteau (88), dispensée par M. Bour, héritier d’un savoir-faire rare et précieux.
Mes pas me mènent ensuite à Montpellier où je participe à l’avènement de l’Atelier Scordatura mené par Olivier Calmeille et où je me familiarise avec le milieu musicien local de la musique ancienne en prenant des cours de viole de gambe au Conservatoire avec Luc Gaugler.
La pratique de l’instrument, l’observation de ses musiciens, la rencontre à Paris puis à Marseille de Salomé Gasselin, sont d’autant de raisons qui me poussent à sauter le pas de démarrer pour de bon mon propre projet en Octobre 2022, en région parisienne.
Toujours à l'écoute des précieux conseils de Judith Kraft, je dédie la majorité de mon temps à l'établi à la fabrication de violes de gambe.